backtrace(3) Library Functions Manual backtrace(3)

backtrace, backtrace_symbols, backtrace_symbols_fd - Outils d'auto-débogage d'applications

Bibliothèque C standard (libc, -lc)

#include <execinfo.h>
int backtrace(void *buffer[.size], int size);
char **backtrace_symbols(void *const buffer[.size], int size);
void backtrace_symbols_fd(void *const buffer[.size], int size, int fd);

backtrace() renvoie une trace des appels du programme dans un tableau pointé par buffer. Une trace est une série d'appels de fonction actuellement actifs d'un programme. Chaque élément du tableau pointé par buffer est de type void *, et correspond à l'adresse de retour du bloc de pile (stack frame) correspondant. Le paramètre size spécifie le nombre maximal d'adresses qui peut être enregistré dans buffer. Si la trace est plus grande que size, alors les adresses correspondant aux size plus récents appels de fonction sont renvoyées. Pour obtenir une trace complète, assurez-vous que buffer et size soient assez grands.

À partir des adresses renvoyées par backtrace() dans le buffer, backtrace_symbols() traduit les adresses en un tableau de chaînes qui associe des symboles à ces adresses. Le paramètre size indique le nombre d'adresses dans le buffer. La représentation symbolique de chaque adresse consiste en un nom de fonction (s'il peut être déterminé), un décalage hexadécimal à l'intérieur de la fonction et l'adresse (hexadécimale) de renvoi. L'adresse du tableau de pointeurs de chaînes est renvoyé comme résultat de la fonction backtrace_symbols(). Ce tableau est alloué avec malloc(3) par backtrace_symbols() et doit être libéré par l'appelant. Les chaînes pointées par le tableau de pointeurs n'ont pas et ne devraient pas être libérées.

backtrace_symbols_fd() prend les mêmes paramètres buffer et size que backtrace_symbols(), mais au lieu de renvoyer un tableau de chaînes à l'appelant, elle écrit les chaînes, une par ligne, dans le descripteur de fichier fd. backtrace_symbols_fd() n'appelle pas malloc(3) et peut donc être utilisée dans des conditions où cette dernière fonction risque d'échouer, mais consultez NOTES.

backtrace() fournit le nombre d'adresses renvoyées dans le buffer, qui ne sera pas supérieur à size. Si la valeur de retour est inférieure à size, alors toute la trace a pu être sauvée ; si elle est égale à size, alors il se peut qu'elle ait été tronquée et les adresses des blocs de pile les plus anciens ne sont pas renvoyées.

En cas de succès, backtrace_symbols() renvoie un pointeur vers le tableau alloué avec malloc(3). En cas d'erreur NULL est renvoyé.

Pour une explication des termes utilisés dans cette section, consulter attributes(7).

Interface Attribut Valeur
backtrace(), backtrace_symbols(), backtrace_symbols_fd() Sécurité des threads MT-Safe

GNU.

glibc 2.1.

Ces fonctions font des suppositions sur la façon dont l'adresse renvoyée d'une fonction est sauvegardée dans la pile. Prenez note des points suivants :

  • L'omission du pointeur de bloc (comme le fait gcc(1) avec les niveaux d'optimisation différents de zéro) peut être incompatible avec ces suppositions.
  • Les fonctions incorporées (« inline ») n’ont pas de blocs de pile.
  • Avec les optimisations de type sous-routine finale (tail-call) font qu’un bloc de pile en remplace un autre.
  • backtrace() et backtrace_symbols_fd() n'appellent pas malloc() explicitement, mais elles font partie de la libgcc qui est chargée dynamiquement à sa première utilisation. Le chargement dynamique déclenche habituellement un appel à malloc(3). Si vous avez besoin que certains appels à ces deux fonctions n'allouent pas de mémoire (dans les gestionnaires de signal, par exemple) vous devez vous assurer que la libgcc est chargée au préalable.

Le nom des symboles peut ne pas être disponible si certaines options de l'éditeur de liens n'ont pas été utilisées. Pour les systèmes qui utilisent l'éditeur de liens GNU, il faut utiliser l'option -rdynamic. Notez que les noms des fonctions statiques (avec le mot clef « static ») ne sont pas exposés, et ne seront pas disponibles pour la trace.

Le programme ci-dessous explique l'utilisation de backtrace() et backtrace_symbols(). Les sessions d'interpréteur de commandes montrent ce que produira l'exécution du programme :


$ cc -rdynamic prog.c -o prog
$ ./prog 3
backtrace() returned 8 addresses
./prog(myfunc3+0x5c) [0x80487f0]
./prog [0x8048871]
./prog(myfunc+0x21) [0x8048894]
./prog(myfunc+0x1a) [0x804888d]
./prog(myfunc+0x1a) [0x804888d]
./prog(main+0x65) [0x80488fb]
/lib/libc.so.6(__libc_start_main+0xdc) [0xb7e38f9c]
./prog [0x8048711]

#include <execinfo.h>
#include <stdio.h>
#include <stdlib.h>
#include <unistd.h>
#define BT_BUF_SIZE 100
void
myfunc3(void)
{
    int nptrs;
    void *buffer[BT_BUF_SIZE];
    char **strings;
    nptrs = backtrace(buffer, BT_BUF_SIZE);
    printf("backtrace() returned %d addresses\n", nptrs);
    /* L’appel backtrace_symbols_fd(buffer, nptrs, STDOUT_FILENO)
       produirait une sortie semblable à ce qui suit : */
    strings = backtrace_symbols(buffer, nptrs);
    if (strings == NULL) {
        perror("backtrace_symbols");
        exit(EXIT_FAILURE);
    }
    for (size_t j = 0; j < nptrs; j++)
        printf("%s\n", strings[j]);
    free(strings);
}
static void   /* « static » signifie ne pas exporter le symbole... */
myfunc2(void)
{
    myfunc3();
}
void
myfunc(int ncalls)
{
    if (ncalls > 1)
        myfunc(ncalls - 1);
    else
        myfunc2();
}
int
main(int argc, char *argv[])
{
    if (argc != 2) {
        fprintf(stderr, "%s num-calls\n", argv[0]);
        exit(EXIT_FAILURE);
    }
    myfunc(atoi(argv[1]));
    exit(EXIT_SUCCESS);
}

addr2line(1), gcc(1), gdb(1), ld(1), dlopen(3), malloc(3)

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Christophe Blaess https://www.blaess.fr/christophe/, Stéphan Rafin <stephan.rafin@laposte.net>, Thierry Vignaud <tvignaud@mandriva.com>, François Micaux, Alain Portal <aportal@univ-montp2.fr>, Jean-Philippe Guérard <fevrier@tigreraye.org>, Jean-Luc Coulon (f5ibh) <jean-luc.coulon@wanadoo.fr>, Julien Cristau <jcristau@debian.org>, Thomas Huriaux <thomas.huriaux@gmail.com>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Florentin Duneau <fduneau@gmail.com>, Simon Paillard <simon.paillard@resel.enst-bretagne.fr>, Denis Barbier <barbier@debian.org>, David Prévot <david@tilapin.org> et Jean-Pierre Giraud <jean-pierregiraud@neuf.fr>

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2 mai 2024 Pages du manuel de Linux 6.8