mke2fs.conf(5) File Formats Manual mke2fs.conf(5)

mke2fs.conf – Fichier de configuration pour mke2fs

mke2fs.conf est le fichier de configuration de mke2fs(8). Il contrôle les paramètres par défaut utilisés par mke2fs(8) lorsqu'il crée des systèmes de fichiers ext2, ext3 et ext4.

Le fichier mke2fs.conf est dans un format de type INI. Les en-têtes de section sont délimités par des crochets : [ ]. Dans chaque section, chaque ligne définit une relation qui affecte des étiquettes (tag) à des valeurs ou à une sous-section qui contient d’autres relations ou d’autres sous-sections. Voici un exemple de format INI qui est utilisé par ce fichier de configuration :


[section1]
tag1 = value_a
tag1 = value_b
tag2 = value_c


[section 2]
tag3 = {
subtag1 = subtag_value_a
subtag1 = subtag_value_b
subtag2 = subtag_value_c
}
tag1 = value_d
tag2 = value_e
}

Les commentaires commencent par un caractère point-virgule (« ; ») ou un croisillon (« # ») et se terminent par le caractère de fin de ligne.

Les étiquettes et les valeurs doivent être protégées par des guillemets droits (« " ») si elles contiennent des espaces. À l'intérieur de ces guillemets, les barres obliques inverses sont interprétées comme habituellement : « \n » (nouvelle ligne), « \t » (tabulation), « \b » (caractère d'effacement) et « \\ » (barre oblique inverse).

Certaines variables prennent des valeurs booléennes. L'analyseur est suffisamment flexible pour reconnaître « yes », « y », « true », « t », « 1 », « on »… comme la valeur booléenne « vrai », et « no », « n », « false », « nil », « 0 », « off » comme la valeur booléenne « faux ».

Les sections suivantes sont utilisées dans le fichier mke2fs.conf. Elles seront décrites avec plus de détails plus bas dans ce document.

[options]
Cette section contient les variables qui influencent le comportement de mke2fs(8).
[defaults]
Cette section contient les relations qui définissent les paramètres par défaut utilisés par mke2fs(8). En général, ces paramètres par défaut peuvent être outrepassés par une définition dans la section fs_types ou par une option fournie par l'utilisateur en ligne de commande.
[fs_types]
Cette section contient des relations qui définissent des valeurs par défaut à utiliser pour des types de système de fichiers et d’utilisation spécifiques. Le type de système de fichiers et d’utilisation peut être indiqué explicitement en utilisant les options -t et -T de mke2fs(8).
[devices]
Cette section contient les relations qui définissent les valeurs par défaut pour des périphériques particuliers.

Les relations suivantes sont définies dans la section [options].

Si cette relation est définie à un entier strictement positif, mke2fs(8) attendra proceed_delay secondes après avoir demandé à l'utilisateur la permission de procéder et de continuer, même si celui-ci n'a pas répondu à la question. La valeur par défaut est 0, ce qui signifie que ̣mke2fs doit attendre la réponse à la question d’une façon ou d’une autre.
Si cette relation est définie à un entier strictement positif, pendant l’écriture de la table d’inœuds, mke2fs(8) demandera au système d’exploitation de vider les écritures en attente pour initialiser la table d’inœuds tous les sync_kludge groupes de blocs. Cela est nécessaire pour remédier au problème des noyaux qui ne gèrent pas correctement la limitation de réécritures (writeback throttling).

Les relations suivantes sont définies dans la section [defaults].

Cette relation spécifie le « système d’exploitation de création » pour le système de fichiers à moins d’être outrepassé sur la ligne de commande. La valeur par défaut est le système d’exploitation pour lequel l’exécutable mke2fs a été compilé.
Cette relation indique le type de système de fichiers par défaut si l'utilisateur n'en indique pas avec l'option -t ou si mke2fs n'est pas exécuté en utilisant un des programmes nommés mkfs.fs_type. Si l'utilisateur ou le fichier mke2fs.conf n'indiquent pas de type de système de fichiers par défaut, mke2fs utilisera par défaut le type de système de fichiers ext3 si un journal est demandé par une option en ligne de commande, sinon ext2.
Cette variable indique le répertoire où le fichier d'annulations est enregistré. Il peut être modifié avec la variable d'environnement E2FSPROGS_UNDO_DIR. Si l'emplacement du répertoire indiqué est none, mke2fs ne créera pas de fichier d'annulations.

De plus, n’importe quel étiquette qui peut être spécifiée dans une sous-section d’étiquettes spécifique à un système de fichiers comme défini ci-après (par exemple, blocksize, hash_alg, inode_ratio, inode_size, reserved_ratio, etc.) peut aussi être précisée dans la section defaults pour spécifier la valeur par défaut à utiliser si l’utilisateur n’en précise aucune dans la ligne de commande et que la section spécifique au système de fichiers du fichier de configuration ne précise pas de valeur par défaut.

Chaque descripteur de la section [fs_types] indique un type de système de fichiers ou d'utilisation qui peuvent être indiqués respectivement par l'option -t ou -T de mke2fs(8).

Le programme mke2fs construit une liste de types de système de fichiers en concaténant le type de système de fichiers (c'est-à-dire, ext2, ext3, etc.) avec la liste des types d'utilisation. Pour la plupart des options de configuration, mke2fs recherchera une sous-section dans la section [fs_types] correspondant avec chacune des entrées de la liste qu'il a construite. Les dernières entrées remplacent les types de système de fichiers ou les types d'utilisation précédents. Par exemple, avec l'extrait suivant d'un fichier mke2fs.conf :

[defaults]
base_features = sparse_super,filetype,resize_inode,dir_index
blocksize = 4096
inode_size = 256
inode_ratio = 16384

[fs_types]
ext3 = {
features = has_journal
}
ext4 = {
features = extents,flex_bg
inode_size = 256
}
small = {
blocksize = 1024
inode_ratio = 4096
}
floppy = {
features = ^resize_inode
blocksize = 1024
inode_size = 128
}

Si mke2fs est démarré avec un nom de programme mke2fs.ext4, c’est le type de système de fichiers ext4 qui sera utilisé. Si le système de fichiers fait moins de 3 mégaoctets et qu'aucun type d'utilisation n'est fourni, mke2fs utilisera le type d'utilisation par défaut qui est floppy. La liste fs_types résultante est alors « ext4, floppy ». Les deux sous-sections ext4 et floppy définissent une relation inode_size, mais comme la dernière entrée de la liste fs_types remplace les valeurs des entrées précédentes, le paramètre de configuration fs_types.floppy.inode_size sera utilisé et le système de fichiers aura une taille d'inœuds de 128.

L’étiquette features est une exception à cette résolution. features indique un ensemble de modifications pour les fonctionnalités utilisées par le système de fichiers et qui est cumulatif. Dans l'exemple précédent, la relation de configuration defaults.base_features initialise tout d’abord un premier ensemble de fonctionnalités avec les fonctionnalités sparse_super, filetype, resize_inode et dir_index activées. Ensuite la relation de configuration fs_types.ext4.features active les fonctionnalités extents et flex_bg, et enfin la relation de configuration fs_types.floppy.features supprime la fonctionnalité resize_inode, ce qui donne finalement l'ensemble de fonctionnalités suivant pour le système de fichiers : sparse_super, filetype, dir_index, extents et flex_bg.

Pour chaque type de système de fichiers, les étiquettes suivantes peuvent être utilisées dans cette sous-section de fs_type. Ces étiquettes peuvent aussi être utilisées dans la section default :

Cette relation indique les fonctionnalités qui sont initialement activées pour ce type de système de fichiers. Une seule base_features sera utilisée, donc s'il y a plusieurs entrées dans la liste fs_types dont les sous-sections définissent une relation base_features, seule la dernière sera utilisée par mke2fs(8).
Cette relation booléenne indique si les vérifications périodiques des systèmes de fichiers doivent être forcées au démarrage. Si cela est activé, les vérifications seront faites tous les 180 jours ou après un nombre aléatoire de montages. Ces valeurs peuvent être modifiées ultérieurement avec les options en ligne de commande -i et -c de tune2fs(8).
Changer le comportement du noyau quand des erreurs sont détectées. Dans tous les cas, une erreur de système de fichiers provoquera l'exécution de e2fsck(8) pour vérifier le système de fichiers lors du prochain redémarrage. errors peut être une des valeurs suivantes :
Continuer l'exécution normale.
Remonter le système de fichiers en lecture seule.
Provoquer une panique du noyau.
Cette relation indique une liste de requêtes d’édition de fonctionnalité, séparées par des virgules, qui modifient l'ensemble des fonctionnalités utilisé pour le nouveau système de fichiers. La syntaxe est la même que pour l'option en ligne de commande -O de mke2fs(8) ; c'est-à-dire qu'une fonctionnalité peut être préfixée par un caret (« ^ ») pour désactiver la fonctionnalité indiquée. Chaque relation feature indiquée dans la liste fs_types sera appliquée dans l'ordre trouvé dans la liste fs_types.
Cette relation booléenne, si elle vaut vrai, force mke2fs à toujours essayer de créer un fichier d'annulations, même si celui-ci pourrait être énorme et augmenterait le temps nécessaire à la création de l'image du système de fichiers parce que la table des inœuds n'est pas initialisée en différé.
Cette relation indique un jeu de fonctionnalités à activer ou désactiver après application des fonctionnalités fournies par les relations base_features et features. Elle peut être surchargée par l'option -O de la ligne de commande appelant mke2fs(8).
Cette variable booléenne indique si mke2fs(8) doit automatiquement ajouter la fonctionnalité « 64bit » si le nombre de blocs pour le système de fichiers nécessite l'activation de celle-ci. La fonctionnalité resize_inode est alors automatiquement désactivée, puisqu'elle ne gère pas les nombres de blocs sur 64 bits.
Cette variable indique l'ensemble des options de montage qui doivent être activées par défaut. Celles-ci peuvent être modifiées ultérieurement avec l'option en ligne de commande -o pour tune2fs(8).
Cette variable indique la taille de bloc par défaut si l'utilisateur ne l'indique pas sur la ligne de commande.
Cette relation booléenne indique si la table d'inœuds doit être initialisée en différé. Elle n'a de sens que si la fonctionnalité uninit_bg est activée. Si lazy_itable_init vaut vrai et la fonctionnalité uninit_bg est activée, la table d'inœuds ne sera pas complètement initialisée par mke2fs(8). Cela accélère notablement l'initialisation du système de fichiers, mais nécessite que le noyau termine l'initialisation du système de fichiers en tâche de fond quand il sera monté la première fois.
Cette relation booléenne indique si l'inœud de journal doit être initialisé en différé. Elle n'a de sens que si la fonctionnalité has_journal est activée. Si lazy_journal_init vaut vrai, l’inœud de journal ne sera pas complètement initialisé par mke2fs(8). Cela accélère notablement l'initialisation du système de fichiers, mais entraîne quelques risques si le système plante avant que le journal ait été entièrement réécrit au moins une fois.
Cette variable précise l'emplacement du journal.
Cette variable indique si les systèmes de fichiers avec la fonctionnalité sparse_super2 activée doivent être créés avec 0, 1 ou 2 superblocs de sauvegarde.
Cette relation booléenne indique si la carte d'allocation, la table des inœuds et le journal doivent être placés au début du système de fichiers.
Cette relation indique le ratio d'inœud (octets par inœud) par défaut si l'utilisateur ne le précise pas sur la ligne de commande.
Cette relation indique la taille des inœuds par défaut si l'utilisateur ne l'indique pas sur la ligne de commande.
Cette relation indique le pourcentage de blocs du système de fichiers réservé pour le superutilisateur si l'utilisateur n'en précise pas sur la ligne de commande.
Cette relation indique l'algorithme de hachage par défaut utilisé pour les nouveaux systèmes de fichiers avec des répertoires B-arbres hachés. Les algorithmes acceptés sont : legacy, half_md4 et tea.
Cette relation indique le nombre de groupes de blocs qui seront rassemblés pour créer un plus gros groupe de blocs virtuel sur un système de fichiers ext4. Cela améliore la localisation des métadonnées et les performances pour des charges importantes de métadonnées. Le nombre de groupes doit être une puissance de 2 et ne peut être indiqué que si la fonctionnalité flex_bg de système de fichiers est activée.
Cette relation spécifie d'autres options étendues qui doivent être prises en charge par mke2fs(8) comme si elles étaient préfixées à l’argument de l'option -E. Cela permet de configurer les options étendues utilisées par défaut par mke2fs(8) selon le type de système de fichiers.
Cette relation booléenne indique si mke2fs(8) doit essayer d'abandonner le périphérique avant la création du système de fichiers.
Cette relation indique la taille de grappe (« cluster ») par défaut si la fonctionnalité « bigalloc » de système de fichiers est activée. Elle peut être surchargée par l'option -C de la ligne de commande appelant mke2fs(8).
Cette relation booléenne active la création de fichiers préalloués comme faisant partie du formatage du système de fichiers. Les trois blocs d’extension pour ces fichiers préalloués seront placés près du début du système de fichiers, de façon que si tous les autres blocs de métadonnées sont aussi configurés pour être placés près du début du système de fichiers (en désactivant les superblocs de sauvegarde à l’aide de l’option packed_meta_blocks, etc.), les blocs de données des fichiers préalloués soient contigus.
Cette relation précise le répertoire où les fichiers volumineux sont créés, relativement à la racine du système de fichiers.
Cette relation contrôle l'utilisateur propriétaire pour tous les fichiers et les répertoires créés par la fonctionnalité make_hugefiles.
Cette relation contrôle le groupe propriétaire pour tous les fichiers et les répertoires créés par la fonctionnalité make_hugefiles.
Cette relation précise le masque de création des fichiers (« umask ») lors de la création de fichiers et de répertoires par la fonctionnalité make_hugefiles.
Cette relation précise le nombre de fichiers volumineux à créer. Si cette relation n'est pas précisée ou si elle prend la valeur zéro, et si la relation hugefiles_size est différente de zéro, alors make_hugefiles créera autant de fichiers volumineux qu'il est possible pour remplir le système de fichiers entier.
Cette relation indique la quantité d'espace qui doit être réservée pour les autres fichiers.
Cette relation précise la taille des fichiers volumineux à créer. Si cette relation n'est pas précisée, le comportement par défaut consiste à remplir le système de fichiers entier.
Cette relation indique l'alignement pour le bloc de début des fichiers volumineux. Elle force aussi la taille des fichiers volumineux à un multiple de l'alignement demandé. Si aucune relation n'est précisée, aucun alignement ne sera imposé pour les fichiers volumineux.
Cette relation indique si l'alignement doit être relatif au début du disque dur (en supposant que mke2fs a accès au décalage de départ de la partition). La valeur par défaut est faux, ce qui signifie que l'alignement des fichiers volumineux sera relatif au début du système de fichiers.
Cette relation indique le nom de fichier de base pour les fichiers volumineux.
Cette relation indique la largeur (complétée par des zéros) du champ pour le numéro de fichier volumineux.
Cette relation booléenne indique si mke2fs émet un avertissement lors de la création d’un système de fichiers avec des inœuds de 128 octets (et qui par conséquent ne gérera pas les dates après le 19 janvier 2038). La valeur par défaut est vrai excepté pour les systèmes de fichiers créés pour GNU Hurd puisqu’il ne gère que les inœuds de 128 octets.
Cette relation booléenne précise si des blocs de zéros seront écrits dans les fichiers volumineux lors de leur création par mke2fs(8). Par défaut, des blocs de zéros seront écrits dans les fichiers volumineux pour éviter que des données résiduelles puissent être accessibles à des programmes utilisateur potentiellement non sûrs, sauf si le périphérique prend en charge une opération d'abandon ou d’ajustement qui pourra se charger de mettre à zéro les blocs du périphérique. En donnant la valeur faux à zero_hugefiles, cette étape sera toujours sautée, ce qui peut être utile si on sait que le disque a été effacé au préalable, ou si les programmes utilisateur qui auront accès aux fichiers volumineux sont conçus de façon à ne pas révéler des données résiduelles.
Cette relation définit l’encodage du nom de fichier à utiliser si la fonction casefold (casse indifférente) est activée. Actuellement, le seul encodage valable est utf8-12.1 ou utf8 qui demande la version la plus récente d’Unicode. Puisque 12.1 est la seule version disponible d’Unicode, utf8 et utf8-12.1 conduisent au même résultat. encoding_flags : cette relation définit les étiquettes spécifiques à l’encodage. Pour l’encodage utf8, la seule étiquette disponible est « strict » qui fera que les essais de créer des noms de fichier avec des caractères Unicode non valables seront rejetés par le noyau. Le mode strict n’est pas activé par défaut.

Chaque étiquette dans la section [devices] définit un nom de périphérique afin de pouvoir attribuer des paramètres par défaut par périphérique.

Cette variable indique le paramètre par défaut pour l'option -t, si l'utilisateur ne le précise pas sur la ligne de commande.
Cette variable indique le paramètre par défaut pour l'option -T, si l'utilisateur ne le précise pas sur la ligne de commande.

/etc/mke2fs.conf
Le fichier de configuration de mke2fs(8).

mke2fs(8)

La traduction française de cette page de manuel a été créée par Gérard Delafond <gerard@delafond.org>, Frédéric Delanoy <delanoy_f@yahoo.com>, Thierry Vignaud <tvignaud@mandriva.com>, Sébastien Blanchet, Emmanuel Araman <Emmanuel@araman.org>, Éric Piel <eric.piel@tremplin-utc.net>, Nicolas François <nicolas.francois@centraliens.net>, Romain Doumenc <rd6137@gmail.com>, David Prévot <david@tilapin.org>, Cédric Boutillier <cedric.boutillier@gmail.com> et Jean-Paul Guillonneau <guillonneau.jeanpaul@free.fr>

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